Julie, responsable des activités socioculturelles pendant 4 ans chez F.L.A.

Julie Boutin, responsable des activités socioculturelles (ASC) chez F.L.A. jusqu'en février 2024

Responsable des activités socioculturelles chez F.L.A. pendant quatre ans, Julie revient sur une expérience riche en défis et en émotions, un an après son départ.

Julie, tu as été responsable des activités socioculturelles (ASC) pendant 4 ans chez F.L.A. Tu as quitté l’association pour d’autres aventures depuis février 2024. Revenons sur ton expérience !

Décris-nous les premiers jours de ton arrivée à F.L.A.

Je me rappelle très bien ma toute première journée. J’avais une boule au ventre provoquée par le fameux stress du premier jour et par les caprices des transports en commun. De plus le poste était nouvellement créé donc aucune possibilité de me rassurer avec un éventuel prédécesseur. A mon arrivée, j’ai été super bien accueillie par la responsable administrative, Pascale Boire, bénévole alors en mécénat de compétences, puis j’ai rencontré une personne en service civique qui avait initié de premiers ateliers socio-culturels, les ASC… Les jours suivants j’ai fait beaucoup d’observation pour comprendre le fonctionnement de l’association et pour commencer à construire mon poste de responsable des ASC. 

Et d’ailleurs pourquoi avoir postulé chez F.L.A. ? 

Je connaissais très bien F.L.A. car je travaillais au Kiosque d’Emmaüs solidarité qui était à 2 minutes à pied du bureau. De plus, une ancienne collègue de promo de master m’avait indiqué que F.L.A. recrutait. Ni une ni deux, j’ai sauté sur l’occasion. Pourquoi avoir choisi le public des demandeurs d’asile et réfugiés ? En première année de master à Chambéry, j’ai travaillé sur un projet visant à mettre en place des activités culturelles à destination de ce public. Et en deuxième année de master à l’Upec, un des projets sur lesquels je me suis inscrite était la création d’une association qui proposait des activités socioculturelles à ce public afin de les inclure plus facilement en France. Depuis la licence, j’ai toujours voulu accompagner les réfugiés vers l’insertion par le biais de la culture. Cela me paraît essentiel que chaque association accompagnant ce public propose des activités culturelles, sportives, artistiques… Elles sont vecteurs de lien social, de mieux être et surtout, elles permettent de s’approprier la culture d’accueil pour se sentir enfin chez soi. 

C’est quoi pour toi être responsable des ASC ? 

Être responsable du pôle des ASC, ce n’est pas seulement la prise en charge des ateliers, c’est aussi pouvoir animer, former, transmettre et manager. Être responsable des ASC c’est aussi être à l’écoute des participants et des personnes qui animent les ateliers (bénévoles, services civiques et stagiaires). C’est aussi être ouverte aux propositions d’ateliers ou de projets communs avec des partenaires afin d’étendre notre réseau et nos activités pour pouvoir proposer des choses encore plus variées aux participants. 

Est-ce qu’il y a un événement qui t’a particulièrement marquée ? 

L’obtention du statut de réfugié d’un participant que j’avais beaucoup aidé tant sur des questions administratives que sur l’apprentissage du français. C’est un monsieur qui a essuyé de nombreux refus (procédure normale, réexamens). Lors de la sortie des résultats de la CNDA, il est venu au bureau et m’a demandé de regarder pour lui sur le site internet. Je stressais comme si j’allais passer un examen, j’ai donc relu la ligne 15 fois avant de lui annoncer qu’il était enfin réfugié. Ça fait partie des moments de ma vie professionnelle que je ne suis pas près d’oublier. 

Peux-tu nous parler d’une activité dont tu es fière ? 

Il s’agit du projet commun avec les centres Paris Anim’ de Valeyre et Jacques Bravo et du Point info jeunesse de Paris 9. Il y a 3 ans, les animateurs ont proposé à F.L.A. de participer au Festival C’est dans la poche ! L’objectif étant de créer un court-métrage amateur (sans matériel professionnel) de moins de 7 minutes et de le projeter devant un public. Nous nous sommes donc joints au groupe avec 15 participants. L’objectif, pour moi, en tant que responsable des ASC était en premier lieu de travailler le français de manière drôle et créative. En effet, faire part belle à l’imagination n’est pas forcément aisé quand le français n’est pas sa langue maternelle. A cela, j’y ai mêlé un peu d’échanges et de débats pour qu’ils expriment leurs avis sur les différents scénarios imaginés. La partie la plus ludique que je considère comme le 3e objectif de ce projet est le tournage du court-métrage. Tous les participants, après avoir choisi le rôle qu’ils souhaitaient (acteur, cameraman, responsable du son, figurant, clapman…) se sont pris au jeu pendant les 2 jours de tournage en proposant des idées de textes (parce que oui, c’est de l’impro tout le long du tournage) et des idées pour faciliter le montage. Et le dernier objectif, et non des moindres, était de présenter le court-métrage devant le public. Et finalement pour cette partie, je pense avoir été aussi stressée que les participants. C’est à ce moment-là que l’on constate le plaisir qu’ils ont eu à le réaliser, la fierté qui se lit dans leurs yeux et de voir la progression de certains sur l’expression orale. Et c’est pour ce résultat, que depuis 3 ans, F.L.A. réitère cette expérience.