L’assemblée générale de Français langue d’accueil s’est tenue samedi 27 mars dernier pour la première fois en visioconférence. Dans son rapport moral, Olivier Toche, coprésident de l’association revient sur cette année particulière.
« En 2020, l’année avait mal commencé avec les grèves de transport en janvier perturbant nos ateliers. Puis ce fut le 1er confinement, le déconfinement puis le reconfinement, suivi d’une reprise partielle avec respect des jauges, masques, gel.
Autant de mots qui ne figuraient dans aucun de nos manuels.
Face à cette situation et après la sidération des premiers jours, l’association (salariés, bénévoles et participants) a su constamment s’adapter et faire preuve de créativité, développer les contacts à distance. Au point de susciter l’admiration de nos partenaires et de nos financeurs.
Tout n’a pas été simple. Il y a des participants que nous n’avons pas réussi à joindre, des connexions qui ne voulaient pas fonctionner, des conditions d’écoutes parfois très parasitées, générant bien des frustrations. Je me souviens d’un cours sur Zoom avec, en fond sonore, les bruits d’un atelier de couture. Ce soir-là, j’ai appris comment couper les micros à distance !
Pour autant, bon an mal an, les liens ont pu être maintenus, l’apprentissage du français a été poursuivi à distance avec de nouvelles modalités, puis nous avons apprécié retrouver en présentiel nos participants mêmes si nous étions et sommes encore tous masqués.
Parallèlement, et après chaque évolution de la situation, nous avons tenu des réunions du CA, des réunions de bureau et des réunions de l’équipe permanente pour chaque fois s’ajuster et peser les risques, rappeler les précautions. Et je voudrais saluer ici toute l’implication de Marie-Hélène Perrin.
Encore récemment, pour décider des priorités dans le maintien des groupes, au cas où les contraintes seraient renforcées ou les salles moins accessibles, ce qui pour le moment ne s’est pas vérifié. Mais nous sommes prêts à toute éventualité. Au-delà de ce satisfecit, nous sommes toutefois pleinement conscients que les contraintes imposées par la Covid ont rendu le parcours des participants encore plus difficile et parfois aussi un peu épuisé l’énergie des meilleurs volontaires. Sans parler du virus et de ses effets sur la santé physique comme mentale pour nous-mêmes ou nos proches. »
Olivier s’est ensuite exprimé sur l’année 2021 :
« Pour ce début 2021, la situation semble jusqu’ici se répéter. Mais pour l’association, c’est différent car nous changeons d’échelle : nous venons de recruter Béatrice Audollent comme directrice déléguée qui va nous amener à repenser notre mode de gouvernance, notre niveau de subvention publique n’a jamais été aussi élevé imposant la certification de nos comptes et les partenaires que nous sollicitions, nous sollicitent à leurs tour.
Toutefois, nous butons sur l’exiguïté des locaux et le manque de salles pour nous développer. Ce sera sans doute notre priorité tout comme le développement conjoint et continu de nos trois activités pilier : les ateliers sociolinguistiques, l’insertion socioprofessionnelle et les ateliers socioculturels et sportifs. Trois modalités d’apprentissage du français pour réussir l’insertion sociale, culturelle et professionnelle des demandeurs d’asile et réfugiés que nous accompagnons.
Il faudra aussi que nous arrivions à davantage fidéliser les bénévoles, notamment les plus jeunes, développer les échanges de pratiques et écouter leurs idées et propositions pour la suite, suivant des modalités qui restent à inventer.
Nous espérons enfin pouvoir reprendre les événements de convivialité, habituellement si importants pour la vie interne de l’association.
Nous sommes confiants et certains que ces défis pourront être relevés, sans dénaturer ce qui fait l’âme de l’association depuis sa création, il y a maintenant douze ans, une association de bénévoles résolument engagés pour l’accueil et l’insertion des demandeurs d’asile et réfugiés par l’apprentissage du français. »
Pour consulter notre rapport d’activité 2020, cliquez ici.
« Marie-Hélène Perrin a souhaité quitter son poste de coprésidente de FLA pour passer le relais mais sans renoncer à ses engagements vis-à-vis de l’association. Je voudrais ici la remercier pour son engagement sans faille et son investissement dans une fonction où elle a assuré à la fois la co-présidence et quasiment la direction à temps plein d’une équipe qui a beaucoup grandi.
Marie-Hélène a rejoint l’association il y a 5 ans comme bénévole en animant des ateliers au centre d’hébergement de la Boulangerie, elle s’est parallèlement fortement impliquée dans l’activité d’insertion socioprofessionnelle des réfugiés. Elle a été élue au Conseil d’administration en 2017 puis a pris la coprésidence de l’association auprès de Christian Robin en 2018 puis avec François Labroille enfin moi-même. Elle s’y est énormément investie, assimilant rapidement toutes les subtilités de la gestion d’une association en plein développement. Elle a souhaité s’assurer que la transmission se fasse dans les meilleures conditions même si la période est compliquée. Béatrice, Anne-Claude et moi savons que nous pourrons toujours compter sur elle si besoin et qu’elle n’est pas loin. »