Paris, pourquoi ne m’aimes-tu pas ?

« Si vous avez eu de la chance et que vous avez vécu à Paris en tant que jeune homme, alors où que vous soyez plus tard, il restera avec vous jusqu’à la fin de vos jours, car Paris est une fête qui est toujours avec vous.»
Ernest Hemingway.

Au début de mon séjour dans cette ville d’amour, j’ai attaché un cadenas sur un pont. Je ne me souviens même plus sur lequel. A cette époque je me baladais dans la journée sans but, juste pour passer le temps avant de retourner à l’hébergement le soir. Je connaissais simplement une jolie légende selon laquelle on pourrait trouver l’amour si on attachait un cadenas sur des ponts de la Seine. Mais je ne cherchais pas l’amour d’un homme, je cherchais l’amour de Paris.

Ses grands boulevards, ses espaces verts, la Tour Eiffel, Notre Dame et surtout Montmartre… Je suis immédiatement tombée amoureuse de Montmartre ! Quand je voyais Paris de cette hauteur, surtout par temps ensoleillé, cela me faisait sentir comme Paris avait été créé pour moi seule. Et j’oubliais la nécessité de bientôt descendre de cet Olympe pour retrouver la réalité.

Ce que j’aime beaucoup à Montmartre, c’est l’atmosphère de la fête permanente. On peut errer sans fin dans ses rues, on peut regarder des touristes posant devant le Passe Muraille en lui serrant les mains. Et le plus passionnant pour moi, ce sont les concerts amateurs sur les marches du Sacré Cœur. C’est un sentiment indescriptible d’écouter mes chansons rock préférées ou encore « Het is een nacht » en regardant les toits de Paris… Oui, la dernière est en néerlandais, ce qui me plonge toujours dans la nostalgie. Mais c’est une autre histoire.

Le temps passe vite. Je connais déjà bien Paris. Mais ma place sous son ciel n’a pas encore été trouvée. Je pense de plus en plus à partir. Paris, je te quitte ? Tu me permets ? Je n’entends pas sa réponse. Ni oui ni non…

Sans doute, tes endroits insolites me manqueront. Ta beauté et ton esprit ont mis ses traces dans mon âme. Maintenant que je marche dans tes rues, je les vois différemment. Tu es devenu ma maison. Je t’admire, Paris ! Mais…

Mais je ne suis pas prête à me battre pour toi car l’amour devrait être mutuel. Désolée pour cette faiblesse. Tu m’as offert des amis, le français, une expérience difficile mais aussi merveilleuse. Tout cela restera toujours avec moi. Et moi, je te laisse un petit cadenas sur l’un de tes ponts. Et je te pose une seule question : Paris, pourquoi ne m’aimes-tu pas ?

Malika, le 28.04.2020 à Paris.