Être bénévole en atelier socioculturel chez Français langue d’accueil, c’est comment ?

Brigitte et Nicolas , bénévoles chez Français langue d’accueil, ont accepté de partager leurs expériences au sein de l’association.

Nicolas (gauche) et Brigitte (droite)

Depuis combien de temps faites-vous partie de l’équipe bénévole F.L.A. ?

Brigitte : « Depuis 2013, je pense. F.L.A. n’était pas encore rue de l’Aqueduc. J’ai été très gentiment reçue par Christophe puis par Marysia. J’ai d’abord animé des ateliers en groupe puis des cours individuels. Mais je ne me sentais pas légitime n’ayant aucune formation. »

Nicolas : « J’ai été membre de l’équipe bénévole de F.L.A. d’octobre 2020 à fin avril 2021. J’animais l’atelier « Presse et Débats », une fois par semaine. »

Pourquoi avez-vous décidé de devenir bénévole au sein de F.L.A. ?

Brigitte : « J’ai décidé de m’engager pour rendre service aux réfugiés et demandeurs d’asile, ne supportant plus les infos sur le mauvais accueil que la France leur réserve d’emblée. Et pour eux, habitant en France, il est primordial de parler français pour s’en sortir. J’ai choisi F.L.A. parce que j’ai été attirée par le nom (l’accueil passe par la langue), c’est une association à taille humaine et je pouvais y « faire mon trou ». C’est le cas. Mes relations sont des plus cordiales avec les bénévoles que je connais. »

Nicolas : « Dans le cadre de mon projet d’études, j’avais la volonté d’agir concrètement pour l’accueil et l’intégration des réfugiés et demandeurs d’asile. F.L.A. offrait cette possibilité : à travers mon atelier, j’ai pu aborder de nombreux sujets liés à la citoyenneté. »

Qu’est-ce que vous appréciez le plus en animant votre atelier ?

Nicolas : « D’abord, l’interaction avec les participants. Il était toujours extrêmement stimulant et instructif d’échanger avec les bénéficiaires sur des sujets d’actualité, de percevoir leur ressenti, leur façon d’appréhender le monde qui les entoure. Ensuite, remarquer la progression des participants au fil des ateliers : à la fin de l’année, j’étais agréablement surpris par le degré de connaissance préalable de l’actualité de certains, ainsi que leurs réelles avancées dans la compréhension et la maîtrise de la langue. »

Brigitte : « J’apprécie les qualités humaines des participants, leur désir d’apprendre pour la plupart, leur sourire qui est celui des êtres qui ont beaucoup souffert. L’atelier doit avoir un haut niveau et en même temps être un atelier de détente. Montrer qu’apprendre le français est souvent compliqué mais que c’est possible de le faire de manière légère. Que l’apprentissage ne doit pas être synonyme d’un « trop difficile pour moi ». J’apprécie leur imagination et leur sens de l’humour. J’apprécie de relever le challenge de faire un atelier qui concerne tous les niveaux présents ce jour-là, de pouvoir susciter semaine après semaine leur intérêt. J’apprécie de les voir progresser. Difficile parfois pour moi de comprendre ce qu’ils disent (accent) alors que je comprends ce qu’ils écrivent (même phonétiquement). Je suis gênée. Les hôtes devraient aussi apprendre la langue de leurs invités. Comment faire ? »

Quel est l’impact de la situation sanitaire sur votre atelier ?  Comment vous êtes-vous adapté.e ?

Nicolas : « Au moment du deuxième confinement, à l’automne 2020, j’ai dû animer mon atelier via Zoom. La durée de l’atelier a étéréduite, car il était beaucoup plus difficile pour les participants de se concentrer. Souvent, ils se trouvaient dans des conditions peu propices au travail : au milieu d’une pièce occupée par plusieurs personnes, dans les transports en commun, dans la rue. Néanmoins, un nombre régulier de bénéficiaires s’est présente à ces ateliers via Zoom, ce qui a permi de maintenir le lien avec eux. »

Brigitte : « Je ne me suis pas adaptée, même si on a fait des essais sur Zoom avec Aurélie et Julie. L’atelier a repris dès que cela a été possible sur place, avec une jauge de 8 participants. Ce serait bien de faire des ateliers au jardin (quand la vague de froid sera passée). »

Pourriez-vous nous parler d’une activité récente qui a bien fonctionné au sein de votre groupe ?

Nicolas : « Au cours de l’année, nous avons abordé des sujets d’actualité très divers. À plusieurs reprises, nous avons parlé de l’actualité politique américaine : en novembre au moment de l’élection, puis après pour commenter la politique du nouveau président Joe Biden. Un autre sujet qui a suscité un vif intérêt chez les participants fut celui de l’égalité femme-homme : ce fut notamment l’occasion pour certains d’entre eux d’évoquer la condition des femmes dans leur pays d’origine, et leurs convictions sur la question. »

Brigitte : « Nous commençons toujours par une dictée qui leur semble plus ou moins difficile (ils rient).  Ce qui fonctionne bien pour les petits niveaux : leur donner la dictée sur papier afin qu’ils puissent recopier. Ensuite, une demi-heure d’écriture en liberté. Ce sont eux qui écrivent. Ce jour-là, j’avais proposé d’écrire des histoires entre les personnes présentes sur les photos que j’avais distribuées. Il y avait la photo d’une femme de profil et celle d’un jeune couple qui se parlait. Ils ont imaginé qui c’était (ce que l’on avait déjà fait en atelier avec d’autres photos) mais en plus ils ont écrit une petite histoire entre les personnages. Cela les a beaucoup amusés, surtout quand ils ont dit sur la femme – qui doit avoir une cinquantaine d’années, qu’elle était VIEILLE. L’apprentissage du vocabulaire se niche partout ! »

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